jeudi 9 avril 2009
jeudi 5 mars 2009
Le commissaire de Juvisy à l'IGPN
Le commissaire de police de Juvisy (Essonne) a été placé en garde à vue jeudi par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) en raison de soupçons de détournement de fonds saisis, a-t-on indiqué de sources policière et judiciaire, confirmant une information d'Europe 1.
L'argent, une somme de 3.000 euros saisie dans le cadre d'une procédure judiciaire, n'a jamais été transmis à la justice, a-t-on précisé de source judiciaire. La Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a alerté le parquet d'Evry, qui a ouvert une enquête préliminaire et saisi l'IGPN, a-t-on ajouté.
Le commissaire est soupçonné d'avoir détourné ces fonds à des fins personnelles, a-t-on souligné.
Libellés : corruption, police, ripoux
dimanche 30 novembre 2008
Bavure judiciaire contre un journaliste de Libération
Le récit de la victime interviewé par son journal:
http://www.liberation.fr/medias/0101269634-un-ex-pdg-de-liberation-brutalement-interpelle-a-son-domicile
La violence inouie de cette procédure, digne d'une république bananière au mieux, est dénoncée par son avocat:
http://www.liberation.fr/medias/0101269669-en-trente-ans-je-n-ai-jamais-vu-aucun-directeur-de-publication-traite-comme-ca
Et analysée avec un certain humour par Me Eolas sur son blog:
http://www.maitre-eolas.fr/2008/11/29/1227-reportage-de-terrain
Il relève plusieurs anomalies graves: l'interpellation à domicile sans présentation du mandat, fouille corporelle abusive, menottage abusif. Autant d'exemples d'incompétence graves de la part de représentants de la police et de la justice qui devraient connaître les limites légales de leur autorité.
Libellés : abus de pouvoir, menaces
dimanche 27 juillet 2008
Le policier mis en examen pour viol libéré à Marseille
Agé d'une quarantaine d'années, l'officier en poste à la Brigade de répression des atteintes aux biens (Brab) à Marseille a été mis en examen samedi soir et remis en liberté sous contrôle judiciaire alors que le procureur de la République de Marseille avait requis le placement sous mandat de dépôt.
Le policier est accusé d'avoir contraint une jeune femme à lui faire une fellation alors qu'elle était en garde à vue dans une affaire d'escroquerie, a-t-on précisé de même source.
Il aurait reconnu les faits durant sa garde à vue.
Dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie condamne des "actes inadmissibles" et annonce avoir demandé qu'une mesure de suspension administrative soit prise à l'égard du policier.
François Revilla, édité par Laure Bretton
Libellés : abus, deontologie, viols
jeudi 29 mai 2008
Bavure policière à Paris ?
Deux policiers et quatre jeunes ont été placés en garde à vue jeudi suite à une bagarre armée dans laquelle quatre d'entre eux ont été blessés.
Deux policiers et quatre jeunes ont été placés jeudi en garde à vue suite à une altercation armée qui ressemble fort à une «bavure». Trois jeunes hommes d'une vingtaine d'années ont été ainsi blessés par balle, dans la nuit de mardi à mercredi, par des policiers qui n'étaient pas en service. L'un des trois jeunes, blessé «dans la région du dos», est hospitalisé, dans un état «sérieux».
Les circonstances exactes sont encore floues. Tout commence mercredi soir. Les policiers, membres du service régional des transports (SRPT), buvaient un verre dans un bar de l'avenue de Strasbourg, dans le Xe arrondissement de Paris. Selon les enquêteurs, les fonctionnaires auraient «bu plus que de raison».
Une altercation éclate entre les deux brigadiers, âgés de 36 et 38 ans, une dizaine de jeunes vers 2h du matin, pour des raisons qui «doivent être éclaircies», toujours selon les enquêteurs. Les jeunes se trouvaient alors dans une voiture au niveau du passage Brady, rue du Faubourg Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris. Jusqu'au moment où un des policiers a tire a sept reprises avec son arme , blessant trois personnes. L'un des policiers aurait également été sérieusement blessé durant l'altercation.
L'Inspection générale des services et la 2e division de police judiciaire ont été saisies de l'enquête. A la préfecture de police de Paris, on se contente pour le moment d'un communiqué minimal, indiquant que «deux fonctionnaires hors service ont été impliqués cette nuit dans une altercation sur la voie publique, au cours de laquelle auraient eu lieu des tirs d'armes administratives».
Michèle Alliot-Marie indique jeudi que les deux brigadiers, appartenant à la police des réseaux ferrés, «ont été suspendus à titre conservatoire dans l'attente des conclusions et des résultats de l'enquête».
samedi 17 mai 2008
Bavure dans le Tarn. La famille Fajardo sous le choc
La course-poursuite s'est terminée sur le parking de la famille Fajardo, qui n'était absolument pour rien dans cette histoire. Seul problème : leur voisin, toujours activement recherché, n'a rien trouvé de mieux que de se garer chez eux.
Jean-François raconte : « Il était 22 heures environ. J'étais au lit, en train de regarder la télé avec mes enfants, lorsque j'ai entendu des sirènes. J'ai ouvert le volet de la fenêtre et là, j'ai vu plein de policiers, revolver à la main, qui étaient rentrés sur la propriété de ma sœur. Elle n'a pas tardé d'ailleurs à sortir, avec mes deux nièces et mon père. Moi, je leur ai lancé Qu'est-ce que vous faites là ? Ils ne m'ont pas entendu je pense. Alors, je me suis rhabillé et j'ai décidé de sortir pour voir ce qui se passait. »
Jean-François Fajardo, 45 ans, père de 4 enfants (dont le petit dernier, Nathan, né le 6 mai), ne pouvait pas se douter de ce qui allait suivre.
« J'étais encore sur mon terrain quand les policiers sont venus vers moi. Ils m'ont mis en joue, j'ai levé les mains. Sans avoir eu le temps de m'expliquer, on m'a envoyé une bombe lacrymogène dans la figure. Je criais C'est pas moi, c'est pas moi ! mais ils m'ont mis à terre. Je ne sais pas combien de coups de pied j'ai reçus. »
Son père, âgé de 78 ans, essaie de s'interposer. Il reçoit lui aussi un jet de gaz dans le visage. « Je suis malade du cœur. Ça m'a coupé la respiration, je m'étouffais. »
Le septuagénaire devra être amenée aux urgences de l'hôpital d'Albi, par sa fille, Simone. Les deux nièces de Jean-François, Alexandra Santiago, 18 ans et Sabrina, 15 ans, seront elles aussi vues par un médecin. « J'étais surtout inquiète pour Sabrina. Elle avait les yeux brûlés par le gaz », raconte leur maman, qui dit avoir reçu un coup de pied.
« J'AURAIS PU Y RESTER »
Pendant que toute la famille ou presque était à l'hôpital, Jean-François Fajardo, sérieusement amoché, était conduit au commissariat, toujours considéré comme suspect.« Je pissais le sang de partout. A minuit et demi, la police m'a amené à la clinique Claude-Bernard. Mais j'ai passé toute la nuit dans la cellule de garde à vue, debout, sans fermer l'œil. »Sa garde à vue sera levée mercredi à 13 heures quand la police s'est enfin aperçue de sa méprise.L'affaire a suscité une vive émotion à Fayssac, où les Fajardo habitent, paisiblement, depuis des décennies.Jean-François, qui devait passer une série d'examens vendredi, n'est pas décidé à en rester là.« J'ai porté plainte et j'ai pris un avocat, Me Luc Perrouin à Albi. C'est pas normal tous les coups que j'ai reçus, en plus chez moi. J'aurais pu y rester. Heureusement que mes enfants n'ont pas vu ça. »
P.-J. P.
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Une enquête ouverte, avec des excuses
Paul Agostini le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) n'a pas attendu qu'une plainte soit déposée pour commander une enquête interne. «Un rapport m'a été remis par les fonctionnaires qui ont procédé à l'interpellation, explique Paul Agostini. Au vu des premiers éléments, et sans vouloir anticiper sur les conclusions de l'enquête qui sera diligentée par le Parquet, il semble que toutes les conditions étaient réunies pour qu'il y ait quiproquo sur les lieux de l'interpellation. Les apparences étaient trompeuses.» Ainsi, la personne interpellée se trouvait là où le véhicule du fuyard était stationné. Il portait par ailleurs un vêtement ressemblant à celui du chauffard. «On pouvait naturellement penser qu'il sortait du véhicule».
Ne souhaitant pas commenter davantage cette affaire qui fera l'objet d'une enquête, Paul Agostini tient à adresser des excuses à M.Fajardo: «On peut regretter ce qui s'est produit et s'excuser du désagrément qu'il a subi.»
Libellés : bavures, gaz lacrymogène, passage à tabac, violences
mercredi 23 avril 2008
Les policiers escortant des expulsés en avion gagnent des "miles" de fidélité
(Publicité)
"Ce système n'est pas illégal", a-t-on souligné de même source, affirmant qu'"avant même la parution de l'article, le ministère avait déjà envisagé de modifier sur ce point précis le prochain contrat" avec les transporteurs.
Sur quelque 23.000 expulsions par an, toutes ne se font pas en avion, et seul un tiers de celles réalisées par voie aérienne nécessite une escorte, de un à trois policiers, a-t-on précisé de même source, contestant les calculs du Canard enchaîné.
"A raison de 23.000 éloignements en 2007, selon le ministère de l'Intérieur, et sachant qu'en moyenne trois policiers accompagnent celui qui va être expulsé, voilà de quoi se constituer assez vite un joli stock de voyages gratuits sur le dos des clandestins", affirme le journal, qui cite des agents d'escale d'Air France à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
"Sans compter que de nombreux flics bénéficient, du coup, du statut +Gold+, réservé aux hommes d'affaires qui voyagent régulièrement aux frais de leur entreprise", ajoute l'hebdomadaire.
Contactée par l'AFP, Air France, qui transporte l'immense majorité des immigrés expulsés par avion, s'est refusée à tout commentaire.
En juillet 2007, plusieurs syndicats d'Air France-KLM et le Réseau éducation sans frontières (RESF) avaient tenté en vain de convaincre direction et actionnaires de la compagnie de refuser "l'utilisation des avions du groupe" pour ces expulsions.
Libellés : dessous de table, police, sans-papiers
mardi 25 mars 2008
Accusé de corruption, le commissaire Moigne placé en détention
La chambre de l'instruction a suivi la demande du parquet qui avait fait appel de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire et sous caution de 50.000 euros, accordée initialement par un juge des libertés le 14 mars.
Suspendu de ses fonctions par le ministère de l'Intérieur, cet officier, qui dirigeait depuis 2003 la Brigade de lutte contre les fraudes aux moyens de paiement, est soupçonné d'avoir utilisé ses fonctions pour monnayer des informations confidentielles auprès d'officines de renseignement privées.
Il aurait ainsi vendu des informations relatives à des perquisitions ou des opérations de police à venir dans des dossiers visant Total. A d'autres, il aurait vendu des informations extraites du fichier national de police STIC, qui répertorie des millions de procédures, pour des sommes se montant au total et en l'état du dossier à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Deux acheteurs présumés de ces informations, dont Jacques Le Roy, ancien policier de la Brigade financière devenu employé d'une société "d'intelligence économique", officine de renseignement privé, sont aussi mis en examen pour corruption et ont été laissés libres.
Le groupe pétrolier Total, interrogé la semaine dernière, n'a souhaité faire aucun commentaire. Son directeur général, Christophe de Margerie, est mis en examen dans deux dossiers de corruption. L'un vise le programme onusien pour l'Irak "pétrole contre nourriture", l'autre des opérations en marge d'un contrat d'exploitation du champ de gaz South Pars en Iran.
Une autre procédure pour "blanchiment de capitaux" susceptible de viser Total, concernant des versements suspects à un ancien ministre de la Justice du Cameroun, est en cours à Paris.
Patrick Moigne, 48 ans, était en contact avec toutes les grandes unités de la police parisienne chargées des "affaires" politico-financières, qui enquêtent en particulier sur ces deux dossiers.
Ce policier jusqu'ici très bien noté avait effectué une carrière sans histoire dans la police des réseaux ferrés, à la police du Val-de-Marne, aux stupéfiants, et dans la police financière depuis 2002. C'est l'un des plus hauts gradés de la police jamais mis en cause dans une affaire de corruption.
Thierry Lévêque
Libellés : abus, corruption, deontologie, ripoux
vendredi 15 février 2008
La policière aimait la voyance
Cette femme, OPJ dans le Ve arrondissement de Paris, est soupçonnée d'avoir relevé le numéro de carte bancaire de personnes gardées à vue puis de les avoir utilisés pour consulter des sites de voyance sur Internet ou par téléphone. Le préjudice est estimé à 30.000 euros, a-t-on ajouté de même source.
Ce policier, dont ni l'âge ni le grade n'ont été précisé, a été mis à pied. Une enquête de l'Inspection générale des services (IGS) avait été diligentée.
Libellés : escroquerie, police
samedi 9 février 2008
Propos racistes: information judiciaire contre 5 personnes dont 3 policiers
Dans le pub amiénois "My Goodness", les membres du groupe, présentés samedi à un juge d'instruction, auraient crié "Mort aux Juifs" et dit: "il faut rouvrir les fours crématoires", a expliqué à l'AFP le procureur adjoint de la République d'Amiens, Philippe Petitprez.
Ils auraient également réalisé à plusieurs reprises des saluts hitlériens et crié "Sieg heil" et "Heil Hitler".
Un des policiers, brigadier-chef à la brigade anti-criminalité (BAC) d'Amiens, se voit également reprocher d'avoir tenu des propos xénophobes, à savoir qu'il "refus(ait) de laisser son pays colonisé par les bougnoules ou les négros", a précisé le parquet.
Une information judiciaire a également été ouverte pour "actes d'intimidation envers une victime" contre deux suspects, le brigadier-chef et un gérant de société commercialisant des viandes, qui sont soupçonnés d'avoir exercé des menaces sur le gérant de l'établissement.
Le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des cinq personnes. Pour la provocation à la haine raciale, qui fait encourir une peine d'emprisonnement d'un an, "la détention provisoire n'est pas possible", a expliqué M. Petitprez.
Pour le deuxième chef, "elle l'est théoriquement, mais hormis le trouble à l'ordre public, on n'a pas vraiment de critères permettant de demander la détention. Or le trouble à l'ordre public n'est plus un critère de détention provisoire depuis l'année dernière en matière correctionnelle", a-t-il poursuivi.
"Tous reconnaissent peu ou prou avoir levé leurs verres en prononçant des mots tels que +Heil Hitler+ ou +Sieg Heil+" et d'avoir fait des "saluts hitlériens" mais "personne ne reconnaît avoir tenu les propos antisémites, notamment les plus violents, comme +Mort aux Juifs+", a déclaré M. Petitprez.
"Nous disposons par contre de témoignages de plusieurs personnes qui nous paraissent extrêmement fiables", a-t-il ajouté.
"Les actes d'intimidation sont (aussi) contestés", a noté le procureur adjoint, en soulignant que "cette accusation repose essentiellement sur les dires du gérant du bar".
M. Petitprez a précisé qu'"aucun n'(avait) revendiqué une appartenance à un mouvement néo-nazi".
Selon des sources proches de l'enquête, le brigadier-chef, âgé de 39 ans, a fait des campagnes pour le Front national et sa femme est conseillère régionale de Picardie sous cette étiquette. Il est également syndiqué à la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), syndicat minoritaire d'extrême droite.
Les autres suspects sont deux policiers âgés de 30 et 37 ans, un boucher de 40 ans et un gérant de société de commerce de viande de 41 ans.
Le boucher, qui a "refusé de s'alimenter" depuis deux jours, a fait un léger malaise et un médecin du Samu s'est rendu au tribunal samedi après-midi pour l'examiner, a précisé M. Petitprez.
Libellés : antisémite, antisémitisme, FN, Front National, neo-nazi, police, racisme
vendredi 8 février 2008
Cinq personnes dont trois policiers d'Amiens en garde à vue pour des propos racistes
Les trois policiers ont été suspendus, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué jeudi soir.
Selon le site internet du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), cinq personnes, dont trois policiers en civil, ont fait irruption dans un pub, "le Goodness", à Amiens aux cris de "sieg heil" avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de plusieurs saluts hitlériens.
Ces faits ont été confirmés jeudi par le ministère de l'Intérieur, ainsi que par l'avocat du patron du bar, Hubert Delarue, interrogé par l'AFP.
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables", dans un communiqué publié par son cabinet. "Le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police et son action quotidienne contre toutes les formes de discriminations", relève Mme Alliot-Marie. A la demande de la ministre, ces trois policiers, qui se réclamaient en outre du "White Power", ont fait "l'objet d'une suspension administrative immédiate".
Une enquête disciplinaire est engagée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), parallèlement à celle établie dans un cadre judiciaire pour provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité. Selon le Courrier Picard, dans son édition à paraître vendredi, l'un des policiers aurait déjà été placé en garde à vue.
Le ministère de l'Intérieur avait été avisé des faits par le BNVCA qui lui a communiqué les numéros d'immatriculation des véhicules utilisés par les cinq hommes, transmis par le gérant de l'établissement.
Par ailleurs, le patron du bar a porté plainte jeudi pour "menaces sous conditions", a-t-on appris auprès de son avocat, affirmant que les policiers l'auraient menacé de représailles si cette affaire s'ébruitait, et notamment de faire fermer son établissement.
Il a été entendu jeudi à la mi-journée par la police, qui a réagi rapidement et avec le plus grand sérieux, toujours selon maître Delarue. Selon le patron du bar, le groupe était passablement "énervé" lors de son arrivée dans l'établissement et s'est "lancé dans des diatribes verbales accompagnées de gestes en rapport", a expliqué maître Delarue. "Ils ont tenu des propos racistes, antisémites et xénophobes", a-t-il précisé.
"Un employé leur a demandé d'arrêter ou de quitter le bar, ce qui manifestement ne les a pas freinés. Le patron leur a demandé à son tour. Et ils ont fini par partir, tout en le menaçant de représailles si la chose s'ébruitait", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait à la fois de menaces "le concernant mais aussi en rapport avec son activité professionnelle".
Selon l'avocat, son client a immédiatement eu l'intention de porter plainte, tout en "n'étant pas insensible aux menaces". "Cinq jours après, il reste extrêmement choqué", a-t-il ajouté. Les témoignages de plusieurs clients du bar, "scandalisés et horrifiés" par la scène à laquelle ils ont assistée, ont été recueillis par le patron et transmis à la police, a indiqué maître Delarue.
De plus, deux employés du bar d'origine africaine auraient également été "pris à partie" par les policiers, toujours selon l'avocat.
Libellés : antisémite, antisémitisme, menaces, neo-nazi, police, racisme
dimanche 27 janvier 2008
Le policier se déguisait en femme pour jouer la dame de compagnie
Selon les Dernières nouvelles d'Alsace, qui révèle l'affaire dans son édition de dimanche, les faits remontent à 2005, lorsqu'un Strasbourgeois à la recherche d'une dame de compagnie passe une annonce dans la presse locale. L'homme âgé de 81 ans et veuf souhaitait converser avec une femme pour combler ses journées.
Selon le quotidien, l'octogénaire reçoit alors une réponse d'une certaine Dominique affirmant être également veuve et rechercher un peu compagnie. Tous deux se voient alors régulièrement, mais le temps passe et intrigué par le comportement de sa dame de compagnie, il décide de faire appel à un détective pour une enquête.
Les surveillances finissent par révéler que Dominique est un homme qui se déguise avant chaque rencontre.
La victime dépose alors plainte au commissariat qui saisit le parquet de Strasbourg.
Interpellé jeudi, le policier âgé de 37 ans a été placé en garde à vue et déféré samedi soir au parquet qui a ouvert une information judiciaire pour "abus de faiblesse", a indiqué la source judiciaire.
Les enquêteurs devront déterminer si l'auteur des faits a abusé des faiblesses du vieil homme. Le policier fait en outre l'objet de mesures disciplinaires et a été suspendu de ses fonctions.
Libellés : abus de confiance, police
lundi 3 décembre 2007
Ancien gendarme en Moselle : il faisait se déshabiller des jeunes femmes dans son bureau
Le prévenu, âgé de 48 ans, devra répondre d'agressions et d'atteintes sexuelles avec la circonstance aggravante d'avoir abusé de l'autorité conférée par ses fonctions, a indiqué Me Catherine Hesse, avocate de l'une des plaignantes.
Dans deux cas, les faits reprochés concernent des mineures de moins de 15 ans, a précisé l'avocate.
Le gendarme qui a été rayé des cadres commandait au début des années 2000 la brigade de Dabo (Moselle) avec le grade d'adjudant. Il risque une peine maximum de 10 ans de prison.
«Le modus operandi était toujours le même», a expliqué Me Catherine Hesse à l'Afp. «Sous le couvert d'une enquête bidon sur, la femme dans la gendarmerie, et d'autres prétextes, il convoquait dans son bureau des jeunes femmes, voire des jeunes filles de 11 ans, impliquées dans une procédure judiciaire», a-t-elle poursuivi.
«Là, en uniforme, il leur demandait de se déshabiller pour prendre leurs mensurations avec un mètre souple de couturière. Puis, il les prenait en photo dans des poses parfois invraisemblables», a ajouté l'avocate.
Julie S., 22 ans, reçue dans ces conditions avec une amie dans le bureau de l'ex-gendarme, a corroboré ces déclarations. «Il m'a convoquée en 2003 sous le prétexte que j'étais impliquée dans un accident de la circulation», a-t-elle affirmé.
«J'ai dû me déshabiller en présence de mon amie et il a pris mes mensurations, du cou aux jambes. Puis, il m'a fait asseoir sur son bureau et il m'a photographiée. Je me suis laissée faire parce j'avais peur de l'uniforme et qu'il portait son arme», a-t-elle ajouté.
Pour l'avocat de l'ex-gendarme, Me Bernard Jan, «même si les faits sont moralement choquants, les jeunes femmes avaient toute latitude pour refuser ce qui leur était demandé».
«Deux des douze jeunes femmes dans le dossier ont d'ailleurs eu des relations sexuelles consentantes avec mon client», a-t-il conclu.
vendredi 14 septembre 2007
CRS violeurs: sept ans d'emprisonnement pour trois des sept accusés
PARIS - La cour d'assises de Paris a condamné vendredi soir à sept ans d'emprisonnement, assorti d'un mandat de dépôt, trois CRS jugés pour des viols commis sur des prostituées étrangères entre 2002 et 2003 et prononcé deux peines avec sursis d'un et trois ans et deux acquittements.
La veille, l'avocat général Philippe Bilger avait requis une peine comprise entre huit ans d'emprisonnement et dix ans de réclusion criminelle contre Romaric Leclercq, Yohan Mahé et Cyril Dussart. La cour les a finalement condamnés à sept ans.
Il avait demandé trois ans avec sursis pour Stéphane Hirigoyen et Gilles Gainaux. Le premier a été acquitté et le second a écopé de trois ans avec sursis et cinq ans d'interdiction de droits civils, civiques et de famille.
Philippe Bilger avait souhaité autour de 18 mois avec sursis pour Christophe Fradelin et Denis Godet. Si ce dernier a également été acquitté, son comparse a été condamné à un an avec sursis. Les trois principaux accusés ont été radiés de la police.
Les accusés ont exprimé leur regret avant que la cour se retire délibérer. Dans la matinée, les derniers avocats à plaider avaient demandé à la cour de ne pas renvoyer en détention.
"Ce sont des garçons complexés qui choisissent de porter l'uniforme. Sans cet uniforme, Romaric Leclercq n'est rien et il le savait", a plaidé son avocate, Me Françoise Cotta.
Jeudi, l'avocat général avait estimé que les trois principaux accusés avaient "commis le pire". Ceux-ci sont restés têtes baissées sur le banc lors du réquisitoire.
Une seule victime s'est constituée partie civile dans cette affaire. "Elle est venue incarner physiquement la douleur et la détresse" des victimes, avait souligné l'avocat général. Irini P., 28 ans, est venue d'Albanie, où elle avait été expulsée en 2004, pour témoigner au procès.
L'affaire avait débuté en mai 2003, quand deux jeunes Albanaises postées sur les boulevards des Maréchaux à Paris avaient expliqué à une association d'aide aux prostituées, "l'Amicale du Nid", avoir été violées par plusieurs policiers. L'enquête, ouverte en 2003, a recensé 11 viols impliquant sept policiers de la 7e Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Deuil-la-Barre (Val d'Oise).
La dénonciation transmise à la police permettra de remonter à Cyril Dussart, Romaric Leclercq et Yohann Mahé, en poste à la CRS No7 et âgés à l'époque des faits de 23 à 26 ans.
L'enquête de l'Inspection générale des services (IGS, police des polices) notait à l'époque "que les faits ne sont pas isolés et exclusivement dus à une consommation d'alcool, mais font partie de pratiques répandues auprès de plusieurs membres de leur section".
Libellés : abus, deontologie, etrangers, prostitution, racket, sans-papiers, violences, viols
vendredi 7 septembre 2007
Fin de la première journée du procès de sept CRS pour "viols aggravés" de prostituées
PARIS (AFP) - Le procès de sept CRS accusés d'avoir violé des prostituées s'est ouvert vendredi devant la cour d'assises de Paris, avec l'énumération de la série de crimes reprochés à ces jeunes policiers immatures, sûrs de la toute puissance que leur conférait l'uniforme.
Romaric Leclercq, 28 ans, Yohann Mahé, 29 ans, et Cyril Dussart, 31 ans, sont accusés de "viols aggravés en réunion par une personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions". A leurs côtés, quatre de leurs anciens collègues doivent répondre de complicité et l'un d'eux également de non empêchement de crime.
Ces policiers appartenaient au moment des faits -- commis en 2002 et 2003 à Paris ou en proche banlieue nord -- à la même compagnie, la CRS 7 de Deuil-la-Barre dans le Val d'Oise.
Aujourd'hui, les trois sur lesquels pèsent les accusations les plus lourdes, et qui encourent vingt ans de réclusion criminelle, ont été révoqués de la police nationale. Les autres ont fait l'objet de mesures d'exclusion temporaire.
Face à une de leurs victimes, une Albanaise de 28 ans, seule partie civile au dossier, les accusés qui comparaissent libres ont dû subir au premier jour du procès la lecture du détail des onze viols recensés par l'accusation. Des faits commis pour la plupart lors d'escapades nocturnes alcoolisées sur les boulevards extérieurs de Paris, alors que les policiers portent leur uniforme et circulent en voiture sérigraphiée.
"C'est gratuit pour la police ?" demandaient-ils en substance en abordant les prostituées, d'après l'accusation.
Ils contrôlaient les identités puis exerçaient une forme de chantage en promettant de ne pas inquiéter les étrangères en situation irrégulière à condition qu'elles acceptent des relations sexuelles non rémunérées. Après les avoir embarquées, le fourgon s'éloignait sous une bretelle d'autoroute ou dans une impasse sombre.
L'affaire éclate en 2003 quand une association d'aide aux prostituées et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) transmettent à l'Inspection générale des services (IGS, la police des polices) les témoignages recueillis auprès de victimes des agissements de trois principaux accusés, dans la nuit du 8 au 9 avril.
Ce soir-là une prostituée parvient à relever un numéro d'immatriculation qui permettra de remonter jusqu'aux policiers de la CRS 7.
Premier interrogé devant la cour, Romaric Leclercq, désormais ambulancier, a acquiescé à la question de savoir si les faits reprochés pouvaient être liés à un "manque d'encadrement" dans cette compagnie, une des thèses clés de la défense.
Le dos voûté, peinant à s'exprimer, ce père de deux enfants a expliqué que c'était son rêve de devenir policier, regrettant d'avoir "tout perdu aussi bêtement". "C'est très lourd à porter, tous les jours j'y pense", a-t-il ajouté en référence à l'affaire.
Sur le banc des parties civiles, la seule victime présente (les autres n'ont pas pu être retrouvées) s'était mise à sangloter plus tôt, lorsque pour la première fois son nom avait été prononcé à la lecture de l'acte d'accusation.
Venue spécialement d'Albanie, où elle vit de nouveau après son expulsion de France en 2004, "elle est profondément meurtrie et ne comprend toujours pas à ce jour comment des policiers ont pu s'écarter autant de leur mission", a affirmé devant des journalistes son avocate, Me Stéphane Haziza.
Le procès doit durer jusqu'au 14 septembre.
Libellés : abus, etrangers, prostitution, ripoux, sans-papiers, violences
samedi 28 juillet 2007
Tolérance zéro pour les vendeuses à la sauvette
Une femme enceinte a été violemment interpellée lors d’un contrôle de police à Paris
Contrôlée mardi 17 juillet alors qu’elle vend des fruits sans autorisation dans le quartier de la Goutte-d’Or, à Paris, Josiane est brutalement interpellée par la police. Relâchée le lendemain sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle, elle aurait décidé de porter plainte à l’Inspection générale des services de la police. Le syndicat policier Alliance rejette toute faute et dénonce l’hostilité des associations à l’égard des forces de l’ordre.
La lutte contre la vente à la sauvette requiert les grands moyens. C’est ce qu’ont dû penser les policiers intervenus mardi 17 juillet sur le marché de la rue Dejean, dans le quartier parisien de la Goutte-d’Or. Plusieurs agents des forces de l’ordre étaient venus contrôler les vendeuses ambulantes. Josiane et ses safous (fruit originaire du Cameroun) en ont faits les frais. Aujourd’hui, elle aurait décidé de porter plainte à l’Inspection générale des services (IGS).
Josiane a ses papiers – un permis de séjour de 10 ans – mais son activité demeure illégale. Elle aurait, selon une de ses amies, tenté de négocier une contravention pour conserver sa marchandise. Il est 18 heures, de nombreux témoins forment un cercle autour de la scène. C’est alors que les policiers l’auraient brutalisé, mise à terre et frappée. Josiane est enceinte de huit mois.
Aucune charge retenue
Interrogée par un journaliste de Libération, la victime raconte la suite de son calvaire : « Ils m’ont jetée dans la voiture, explique Josiane. Je me suis retrouvée allongée à l’arrière. Le policier est monté sur mon dos, et il me tabassait. Il me donnait des coups sur la tête, de gauche à droite. » Une acheteuse, enceinte elle aussi, tente d’intervenir. Les agents sécurisent la zone. Elle recule mais prend un coup de matraque dans la confusion générale. Elle sera conduite à l’hôpital par les pompiers.
Josiane est emmenée au commissariat de la Goutte-d’Or. Elle est désormais accusée d’« outrage à dépositaire de la force publique ». Présent sur les lieux de l’arrestation, mais impuissant face aux forces de l’ordre, son mari tente de prendre des nouvelles. Sans succès. Ce n’est que vers une heure du matin que les policiers l’auraient conduite à l’hôpital pour être examinée. Heureusement, plus de peur que de mal pour son fœtus. Les médecins lui délivrent néanmoins un certificat de constatations de lésions qui indique des « cervicalgies aiguës », rapporte Libération. La jeune femme passera la fin de sa détention à l’Hôtel Dieu dans la division semi-carcérale. Libérée mercredi midi, la Jeune Femme apprend qu’aucune charge n’est finalement retenue contre elle.
Des techniques d’immobilisation réglementaires
Pour François Maçon, représentant du syndicat Alliance, rien aujourd’hui ne justifie les critiques : « Il n’existe aucune consigne particulière pour les vendeurs à la sauvette. Les policiers n’ont fait que leur travail dans un quartier sensible. Ces situations sont souvent difficiles et les forces de l’ordre doivent intervenir très rapidement. Il est parfois nécessaire d’utiliser des techniques d’immobilisation réglementaires sur les hommes comme sur les femmes. »
Mardi matin, aucun dépôt de plainte n’avait été encore confirmé par la Préfecture de police. François Maçon dénonce le rôle des « associations » qui gravitent dans le quartier et qui sont systématiquement hostiles aux forces de l’ordre. Dans un tract diffusé lundi, son syndicat s’est étonné de l’abandon par le parquet de toute poursuite contre la jeune femme. Une décision qui elle aussi n’est pas vraiment favorable aux policiers.
Libellés : impunite, passage à tabac, police, violences
mercredi 25 juillet 2007
Manifestation à Paris 20e après le décès de Lamine Dieng, alors que la police était présente
17 juin dernier, Lamine Dieng, 25 ans, décédait dans des circonstances contestées par sa famille et le comité de soutien constitué autour de son décès, et qui réclame aujourd’hui que toute la lumière soit faite sur cette mort, alors que a police se trouvait sur place lors des événements.
Dimanche 24 juin dans le 20e arrondissement parisien, des centaines de manifestants (un millier selon les organisateurs de la marche silencieuse) étaient dans la rue derrière la famille de Lamine Dieng, avant de déposer une gerbe devant un hôtel rue de la Bidassoa, lieu où le jeune homme est décédé d’un arrêt cardiaque selon la police.
Bavure policière ou non assistance à personne en danger ?
Tôt dans la matinée du 17 juin, la police st appelé pour un différend conjugal entre Lamine et sa compagne dans une chambre de l’hôtel rue de la Bidassoa. Pour la police, ils auraient trouvé Lamine en état de démence dans la rue, et le jeune a par la suite été victime d’un arrêt cardiaque.
Cette version est contestée par la famille, qui n’aurait été prévenue de la mort de Lamine que plus de 3 heures après, non pas par la police, mais par la police des polices. Selon Ramata Dieng la sœur de la victime et porte-parole de la famille, alors que Lamine Dieng a été déclaré mort vers 4h30 dimanche 17 juin, ils n’auraient été prévenus que lundi 18 juin à 17 h 30, et n’ont vu le corps que le mardi 19 juin à 14 h.
La famille porte plainte contre X, et le MRAP apporte son soutien
Selon les informations recueillies auprès des proches, Lamine aurait opposé une certaine résistance aux policiers, avant d’être introduit de force dans le fourgon de la police. Sa famille souhaite aujourd’hui savoir comment lamine Dieng a pu entrer vivant dans le fourgon, et en ressortir mort. Surtout, comment expliquer que son corps soit resté soit resté plusieurs heures sur la voie publique.
Autant de zones d’ombre qui ont poussé la famille Dieng à porter plainte contre X, afin qu’une instruction soit ouverte, et que les proches de Lamine Dieng puissent avoir accès au dossier, mais surtout, faire toute la lumière sur cette mort où persiste un certain flou.
La famille Dieng, outre un large comité de soutien constitué autour d’elle, a aussi reçu le soutien du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) et dimanche, lors de la procession silencieuse, Mouloud Aounit le président du MRAP était parmi eux.
Le président du MRAP a aussi fait part de son intention de demander dès ce lundi un rendez-vous à Michèle Alliot-Marie la ministre de l’Intérieur et au Garde des Sceaux Rachida Dati. A noter aussi la réaction de Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme, actuellement membre du conseil économique et social.
Pour Fodé Sylla, le président de la République doit tout mettre en oeuvre pour que ses ministres de l’Intérieur et de la Justice apportent une réponse rapide à la famille de Lamine Dieng.
Libellés : non assistance a personne en danger, passage à tabac, violences
vendredi 13 juillet 2007
Quatre morts dans la caserne de gendarmerie de Malakoff
Son arme de service lui avait été retirée en septembre 2006 en raison de "problèmes psychologiques", a rapporté la capitaine Olivia Poupot, du SIRPA Gendarmerie. Et "on ne sait pas comment il se serait procuré" l'arme qu'il a utilisée.
Vers 12h15, le militaire de 43 ans a ouvert le feu sur un adjudant, également âgé de 43 ans. "Il y avait visiblement un différend entre les deux hommes", qui travaillaient ensemble, "mais on ne sait pas si c'était de nature professionnelle ou personnelle", a ajouté la capitaine Poupot.
Le gendarme a ensuite abattu ses jumeaux, une fille et un garçon âgés de 11 ans. La mère se trouvait au travail lorsque cela s'est produit. Il semble qu'il n'y avait "pas de problème familial", selon la porte-parole du SIRPA Gendarmerie.
Enfin, le gendarme a retourné son arme contre lui. "Il n'y a pas eu d'autres tirs sur d'autres personnes", a assuré Olivia Poupot. L'adjudant qui a été tué était également marié et père de deux enfants.
Le président Nicolas Sarkozy et les ministres Michèle Alliot-Marie (Intérieur) et Hervé Morin (Défense) se sont rendus sur place, tout comme le procureur de la République de Nanterre, qui donnait dans l'après-midi une conférence de presse.
mardi 10 juillet 2007
Mort dans un fourgon de police, enquête
Une information judiciaire va être ouverte "très prochainement" par le parquet de Paris après le décès le 17 juin dans un fourgon de police d'un homme arrêté pour violences sur une femme, dans le XXe arrondissement.
Cette procédure fait suite à une plainte avec constitution de partie civile de la famille pour "coups et blessures volontaires ayant entraînés la mort sans intention de la donner, et pour non-assistance à personne en danger", précise-t-on.
La mort de Lamine Dieng à l'âge de 25 ans avait provoqué des incidents lors d'une manifestation de protestation le 6 juillet dans le quartier parisien de Belleville. Plusieurs policiers avaient été blessés et des véhicules endommagés.
Mais le parquet de Paris a infirmé la thèse de la "bavure" policière du fait de l'autopsie qui a montré que la victime était "très vraisemblablement" décédée d'une overdose de cocaïne et de cannabis "à des taux extrêmement importants". Lamine Dieng est mort dans le car de police "malgré les gestes de survie pratiqués par les fonctionnaires de police et les pompiers immédiatement alertés", dit le parquet.
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lundi 2 juillet 2007
Six suspects interpellés dans l'enquête sur une agression raciste près de Lille
Agées de 27 à 30 ans, elles sont soupçonnées d'avoir molesté en décembre 2005 sept femmes d'origine maghrébine qui participaient à une fête de fiançailles à Faches-Thumesnil, près de Lille. L'une des victimes, une personne âgée, avait été blessée au visage.
"On a trouvé chez eux des insignes et un drapeau nazis et des documents relatifs aux idéologies extrémistes de droite", a indiqué Philippe Lemaire, le procureur de la République de Lille lors d'une conférence de presse.
Des photos représentant des personnes en tenue militaire faisant des saluts hitlériens ont également été découvertes lors des perquisitions, selon la même source
mercredi 27 juin 2007
Un député grec victime d'une bavure policière à Orly
Un député grec du parti de gauche Syn a été débarqué manu militari par la police française d'un avion à Orly à la suite d'une confusion sur son identité. Dimanche, Air France remet par erreur à Georges Gragasakis une carte d'accès qui n'est pas à son nom pour le vol Paris-Strasbourg de 20 h 15. L'équipage appelle illico la police aux frontières pour le débarquer. Selon le Syn, trois policiers interviennent, jettent le député au sol, le frappent avec une matraque, l'attachent, puis le traînent hors de l'avion. La PAF soutient que «l'individu refusait de décliner son identité et de sortir de l'avion», et qu'ils ont «dû le bloquer pour le menotter, tellement il était agité, afin de l'extraire de son siège et de le descendre».
Les excuses, auxquelles l'ambassadeur de France à Athènes s'est associé, sont arrivées quand le passager a montré son passeport diplomatique. Air France a reconnu sa bourde. Le Syn se demande quel sort peut réserver la police française «à un simple citoyen grec ou étranger».
Libellés : abus, passage à tabac, violences
dimanche 24 juin 2007
Marseille: l'adolescent renversé par la police entre la vie et la mort
Le jeune garçon "est toujours dans un état grave. Le pronostic vital est engagé", a indiqué dimanche l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM).
La collision s'est produite à un carrefour dans le quartier Saint-Joseph (14ème arrondissement), alors que l'adolescent traversait sur un passage piéton en poussant son vélo. Sous la violence du choc, la victime, qui se trouvait avec son grand frère et un ami, a été projetée à une vingtaine de mètres.
Selon des témoins, la voiture de police est passée au feu rouge, doublant sur la gauche un autre véhicule arrêté avant de heurter de plein fouet l'adolescent.
"Il y avait une voiture arrêtée au feu rouge. Le petit, il a attendu que le bonhomme soit vert pour traverser", a déclaré un témoin de la scène à la radio France Bleu Provence.
Selon ce témoin, les policiers n'auraient pas immédiatement porté secours à la victime, appelant d'abord des renforts. "La première chose qu'ils m'ont dite, c'est +on est passé au vert+. C'est pas vrai, ils sont passés au rouge", a affirmé ce témoin.
Interrogé par le quotidien régional La Provence, un voisin habitant juste en face du carrefour dit avoir entendu "un grand bruit" mais il n'a "pas de souvenir de freinage ni d'avertisseur sonore".
Le conducteur du véhicule, un sous-brigadier affecté dans le 15ème arrondissement et placé en garde à vue après l'accident, assure, lui, avoir mis le gyrophare avant de franchir le feu rouge.
Deux enquêtes ont été diligentées, l'une judiciaire déclenchée par le procureur de la République qui a saisi la sécurité publique, l'autre administrative menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la demande de l'autorité ministérielle.
Bernard Squarcini, préfet délégué à la sécurité et à la défense, également préfet par intérim des Bouches-du-Rhône, "s'associe à la douleur de la famille" et s'est rendu dimanche matin "au chevet de la victime et de ses parents" en compagnie du directeur départemental de la sécurité, Pierre Carton, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Le sénateur-maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a quant à lui exprimé sa compassion à l'adolescent et à ses parents après ce "tragique accident", selon un communiqué de la mairie.
Garo Hovsépian, le maire des 13ème et 14ème arrondissements, qui s'est rendu sur place samedi, a souligné que ce carrefour était "très accidentogène", rappelant qu'un jeune homme de 20 ans y avait trouvé la mort en 2003.
Libellés : non assistance a personne en danger, police
samedi 26 mai 2007
Eric Cohen, 46 ans. Cet artisan serrurier tente d'élucider les circonstances de la mort en 2004 de Mickaël, son fils graffeur retrouvé noyé après une poursuite avec la police.
Son mur des lamentations
Il y a trois ans, au terme d'une première rencontre, on l'avait laissé figé dans l'attente infernale d'une reconstitution et des résultats de l'enquête de l'IGS (Inspection générale de services, la police des polices) sur la conduite de dix policiers mobilisés nuitamment pour interpeller deux grands adolescents tagueurs. Enfermé dans sa gangue de chagrin, avec son visage en lame de couteau, le cheveu ras, le poil dru. On retrouve cet artisan serrurier et cordonnier aujourd'hui au chômage, les mâchoires serrées, sentinelle sur le qui-vive de sa propre humeur, guettant un accès de rage ou une attaque de larmes. Il reçoit toujours dans sa cuisine en vous donnant du «monsieur», comme si vous étiez sur l'autre rive, celle des vivants dont l'existence n'a pas été «massacrée» parce que leur môme «a été traqué, débusqué comme du gibier de BAC [brigade anticrimnalité, ndlr] pour un gribouillis sur un mur». «Ils appellent ça un fait divers ; j'ai perdu mon gamin, c'est un fait divers», tempêtait le père trois mois après la mort du fils. Ce soir, il gronde encore, repoussant son assiette de tomates et de roquette pour ouvrir le dossier où sont consignés les faits.
Le 10 avril 2004, Eric Cohen s'est levé à 9 heures, découvrant la chambre vide de Mickaël. Le père savait que son fils taguait. «Je disais à Mickaël que taguer, c'était mal, que ça n'avait pas de sens de prendre le risque d'être poursuivi par la police. Il me répondait qu'il ne taguait pas les voitures, mais les murs le long des autoroutes.» Il a téléphoné à Hugo, avec qui Mickaël était parti taguer la veille. «Il m'a dit : "Il y a eu un bordel, on s'est fait courser par la police à Maisons-Alfort. Moi, je suis parti d'un côté, Mickaël est parti de l'autre."» Selon le récit du père, l'administration a été froide comme un tiroir de morgue quand elle lui a annoncé la mort de son fils. L'antithèse de cette modernisation de l'accueil dans les commissariats défendue par l'ex-ministre de l'Intérieur Sarkozy. «J'ai appelé le commissariat de Maisons-Alfort, il y a eu un blanc. On m'a dit : "C'est grave, il faut que vous veniez." On m'a fait attendre une demi-heure. Je me disais : "Il a reçu une raclée." Un gardien de la paix a pris la carte Imagine R [carte de transport RATP] de Mickaël en me disant : "Vous reconnaissez ce môme ? Il est décédé cette nuit dans la Marne." Mickaël était sur l'A4 en train de graffer quand il a été surpris par une patrouille de la BAC. Il a traversé les huit voies de l'autoroute pour se réfugier dans les buissons où les policiers l'ont débusqué. Il a tenté de leur échapper en plongeant dans la Marne. Le gardien de la paix m'a dit aussi qu'un policier avait voulu se mettre à l'eau et qu'un supérieur le lui avait interdit par radio.» Le lendemain, Eric Cohen est revenu au commissariat ; il pensait avoir des précisions sur la mort de son fils, mais on l'a interrogé sur la personnalité de Mickaël. «On m'a demandé : "Est-ce qu'il travaillait à l'école ? Etait-il sportif ? Sociable ?"»
Depuis trois ans, les parents de Mickaël «séparés depuis longtemps», dit Eric savent seulement que leur fils a coulé dans la Marne, au lieu-dit le Moulin-Brûlé. Ils n'ont pas obtenu du juge d'instruction la reconstitution des faits et, de non-lieux en appels, ils ont épuisé tous les recours et se tournent désormais vers la justice européenne. Pourtant, «les incohérences ne manquent pas», selon Erik Blondin, gardien de la paix et secrétaire général du Syndicat de la police nationale (SPN), un syndicat groupusculaire mais contestataire qui épaule les Cohen : «C'est une instruction qui a été faite pour salir Mickaël et blanchir la police, qui ne lui a pas porté secours. Les horaires d'intervention ne coïncident pas entre les deux transcriptions des conversations radio. Lors de l'enquête, un caillou trouvé dans la poche de Mickaël est devenu un bout de shit.» Dans son rapport 2005, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) s'est également demandé, «au regard du délit commis, si la situation requérait la mobilisation d'autant de fonctionnaires de police». Le père de Mickaël n'en démord pas : «La reconstitution nous aurait permis, à sa mère et à moi, de faire la paix intérieure. On aurait vécu mal la scène dans notre tête, mais on aurait eu la paix.» Il voudrait que ce qui est arrivé à Mickaël «ne recommence jamais, que l'encadrement des policiers réagisse différemment» quand l'un d'eux veut se mettre à l'eau pour porter secours à un gamin en danger.
Chez les Cohen, la police était déjà un sujet délicat. «Mon père nous disait de l'éviter», raconte Eric. Le 6 novembre 1942, des fonctionnaires ont raflé la grand-mère paternelle, Rachel, et sa fille Betty. Eric montre une carte postale jaunie oblitérée : «Camp d'internement de Drancy, bureau de la censure, préfecture de police.» Le 8 mai 1942, Rachel Cohen a écrit à la femme qui cachait ses autres enfants à Orthez : «Chère madame, je pars avec ma petite (5 ans) pour une destination inconnue. Je vous prie d'annoncer la nouvelle à mes enfants.» Le 10 mai 1942, elles ont été gazées à Birkenau. Pour Eric Cohen, il y a des «lâchetés», «des silences» de l'Etat français qui se sont répétés dans l'histoire des siens.
Les Cohen sont des Juifs de Salonique. Le grand-père paternel, arrivé dans les années 20, vendait des vêtements sur les marchés. Enfants, Eric et Jean-Marc entendaient parler le ladino, le judéo-espagnol des séfarades. «On n'était pas religieux, mais profondément juifs, dit Eric. On baignait dans l'universalité. Ça vient de mon père, qui répétait : "On est tous humains."»
Eric Cohen a beaucoup écrit après la mort de Mickaël. Notamment à Ségolène Royal, pour qui il a voté aux deux tours de la présidentielle. Il a aussi longuement hésité avant d'adresser un courrier à Nicolas Sarkozy lui signifiant à la fois les interrogations sur la noyade de son fils et son lien de parenté avec le Président : «Ma grand-mère maternelle et votre grand-père maternel étaient cousins germains», affirmait-il dans une lettre datée du 19 février. Nicolas Sarkozy lui a répondu à deux reprises en indiquant qu'il lui était impossible d'intervenir dans une affaire dont la justice était saisie. Mais il ne l'a pas reçu comme l'espérait Eric Cohen : «Dans toutes ses émissions, il dit aux gens : "Venez me voir." Je voulais qu'il me reçoive comme il a reçu les parents des enfants morts à Clichy-sous-Bois. Il ne l'a jamais fait. Ce n'est pas parce que c'est Sarkozy ; ç'aurait été Tartempion, c'était la même chose.»
Vers minuit, Eric Cohen vous raccompagne vers l'entrée de son appartement, avec sa mine de moine-soldat, d'oiseau triste. L'autre fils, Nicolas, 19 ans, n'est pas encore rentré. «On est très liés, mais ce n'est pas facile depuis la mort de Mickaël.» La porte va se refermer quand on découvre sur le panneau de bois un petit moulage en résine de lettres argentées : «ECCO». C'est tout ce qu'il reste de la signature d'un tagueur de 19 ans.
Eric Cohen en 7 dates 18 février 1961 Naissance à Boulogne-Billancourt. Septembre 1978 Premier emploi chez un grossiste en costumes de la rue de Turenne à Paris. 2 mars 1985 Naissance de Mickaël à Issy-les-Moulineaux. 18 janvier 1988 Naissance de son deuxième fils, Nicolas. 10 avril 2004 Mort de Mickaël. 20 juillet 2005 Non-lieu dans l'information judiciaire ouverte après la plainte des Cohen pour non-assistance à personne en danger. Avril 2007 Les parents Cohen saisissent la Cour européenne des droits de l'homme.
Libellés : non assistance a personne en danger
mardi 22 mai 2007
Sursis pour trois gendarmes accusés d'agression sexuelle
6 à 12 mois de prison avec sursis pour des violences infligées à un jeune collègue.
Trois gendarmes mobiles âgés de 35, 36 et 39 ans, qui avaient agressé sexuellement l'un de leurs camarades au cours de la nuit de noël 2004, ont été condamnés mardi 22 mai 2007 par le tribunal correctionnel de Roanne (Loire) à des peines allant de 6 à 12 mois de prison avec sursis.
Les condamnations -pour des faits survenus lors d'un détachement en Nouvelle-Calédonie- visent le lieutenant qui commandait le détachement de La Foa (Nouvelle-Calédonie) et deux gendarmes mobiles appartenant à l'époque à un escadron stationné à Roanne.
Les trois hommes s'en étaient pris à une jeune recrue de 25 ans qui peinait à s'intégrer au groupe, après qu'il les eut traités de "tafioles" au cours d'un réveillon particulièrement arrosé.
Menotté et menacé de sodomie
Après l'avoir menotté à un palmier, ils lui avaient violemment arrosé le visage avec un jet d'eau, baissé son short et son caleçon, barbouillé les fesses avec de la crème solaire et finalement menacé de le sodomiser.
Au retour en métropole, l'un des agresseurs, président des sous-officiers de l'escadron, avait menacé à plusieurs reprises la victime afin qu'il ne dépose pas plainte.
Le président du tribunal et l'avocat de la partie civile ont dénoncé l'attitude de la hiérarchie, qui avait dans un premier temps décidé de régler cette affaire en interne.
Après la révélation des faits, les trois agresseurs avaient subi des sanctions disciplinaires allant de 30 jours d'arrêt au blâme ministériel et avaient été mutés. La victime, qui a obtenu 6.000 euros de dommages et intérêts, avait elle aussi été mutée.
samedi 12 mai 2007
Interpellé à Paris, un ingénieur dénonce une bavure policière
Un ingénieur de 31 ans, interpellé mercredi à l'issue d'une manifestation contre Nicolas Sarkozy place Saint-Michel à Paris, a porté plainte contre les policiers. Il dit avoir reçu, ce soir-là, des coups de matraque. L'Inspection générale des services (IGS) a été saisie dans le cadre d'une enquête administrative mais aussi judiciaire. Car, d'après l'examen médical pratiqué à la demande de la police des polices, le jeune homme porte des traces de coups.
Philippe Roset a donc déposé plainte pour « violences illégitimes ». Il a été interpellé après avoir rejoint, dit-il, une amie qui participait au mouvement de protestation place Saint-Michel. Mais lui assure ne pas y avoir pris part. Interpellé, il a été conduit au commissariat du XVIIIe arrondissement avec une quarantaine de manifestants pour un contrôle d'identité. Lorsqu'il est sorti, vers 3 heures du matin, avec une petite dizaine de personnes libérées en même temps, l'ingénieur et le reste du groupe ont voulu attendre, à proximité du commissariat, la sortie de l'ensemble des interpellés.
Le groupe a été invité à se disperser. Des insultes ont fusé contre les agents du commissariat, puis des canettes. La police a dispersé les trublions. Le début de l'altercation a été filmé par un téléphone portable. Mais cette courte séquence n'apporterait pas grand-chose à l'enquête. Des témoins affirment cependant que l'ingénieur a été frappé au sol. Depuis le soir du 6 mai, environ 900 personnes ont été interpellées par la police pour des troubles en rapport avec l'élection, plus de 80 policiers ou gendarmes ont été blessés, et plus de 1 500 voitures incendiées.
Libellés : bavures, passage à tabac, police, Sarkozy, video, violences
vendredi 27 avril 2007
Un blessé lors d'un contrôle de police : l'IGS saisie
Le parquet de Bobigny a saisi hier l'IGS (police des polices) après l'hospitalisation mercredi soir pour une fracture de la jambe d'un jeune de 17 ans tombé de sa bicyclette lors d'un contrôle de police à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
L'IGS est chargée « d'expliquer pourquoi ce jeune qui était suivi par un équipage de la brigade anticriminalité (Bac) de la Plaine-Saint-Denis s'est retrouvé blessé », vers 19 heures, près de la gare RER du Stade de France.
Cette source n'était pas en mesure de préciser si le jeune, éjecté de son VTT, est tombé après avoir été heurté par la voiture de police, a chuté seul dans sa course, ou a été heurté par la Bac alors qu'il était déjà au sol.
vendredi 6 avril 2007
Une vidéo montre l'arrestation violente de deux hommes près de Rouen
Les images ne sont pas d'excellente qualité, mais elles témoignent de la violence des événements. Une vidéo tournée par un habitant de Mont-Saint-Aignan, près de Rouen, a fixé les conditions mouvementées de l'interpellation de deux personnes par la police, dans la soirée du mardi 3 avril. On y voit un homme frappé à terre, à coups de pied, puis brièvement étranglé, ainsi qu'un chien muselé censé l'intimider. Face à cet "incident grave", le préfet de la Seine-Maritime, Jean-François Carenco, a demandé l'ouverture d'une enquête administrative, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Le parquet de Rouen a également ouvert une enquête.
L'affaire a débuté par un accident de voiture. Deux étudiants de 19 et 20 ans, inconnus de la police, sont rentrés dans un plot de circulation. A proximité se trouvaient trois jeunes hommes, avec lesquels une rixe a débuté. Le conducteur de la voiture a été légèrement blessé à la tête par un jet de pierre, provoquant un saignement abondant.
"GESTES INUTILES"
Appelée par des voisins, une patrouille de police est arrivée sur les lieux où se trouvaient encore les deux occupants du véhicule. Les fonctionnaires ont voulu les contrôler, mais le conducteur - le plus virulent, semble-t-il - a refusé l'éthylotest. Le passager, lui, a présenté un taux d'alcoolémie de 0,4. Comme l'a confirmé un témoin, les deux jeunes hommes auraient alors insulté les policiers et proféré des menaces contre leurs familles.
Les fonctionnaires ont tenté de les interpeller en les menottant, mais l'un d'eux aurait répliqué par un coup de poing au visage, un épisode non confirmé par un témoin de la scène. C'est alors que les policiers ont fait montre, selon le jargon de leur métier, d'un "usage disproportionné de la force". Alors qu'ils étaient en nombre conséquent depuis l'arrivée de renforts et guère menacés, ils ne se sont pas contentés d'attendre l'arrivée du fourgon.
Sur la vidéo, diffusée par France 3, on aperçoit un policier frappant du pied, à plusieurs reprises, un homme à terre, tandis que ses collègues observent la scène sans s'interposer. Bien que muselé, un chien est lâché. Pendant quelques longues secondes, l'homme est aussi victime d'un étranglement. "Les images ne sont pas très lisibles et ce n'est pas l'affaire du siècle, explique le préfet. Mais si, effectivement, un individu a été frappé à terre, c'est inacceptable." Les policiers, eux, prétendent que la force était indispensable, car les deux hommes étaient très agités. "Les techniques d'intervention ont été brouillonnes et certains gestes inutiles", reconnaît pourtant la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Les deux étudiants ont été laissés libres, sous contrôle judiciaire.
Dernière anomalie dans cette affaire : la durée de l'attente avant l'arrivée du fourgon : 40 minutes au lieu d'une dizaine au maximum en temps normal. Alors qu'il doit toujours être disponible en cas de besoin, le fourgon était utilisé à l'autre bout de la circonscription comme simple véhicule de patrouille.
Piotr Smolar
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samedi 31 mars 2007
Police: Retour sur une bavure
Le 1er janvier, la police avait gazé une famille qui fêtait le nouvel an dans un bar parisien. Un avis accablant a été rendu sur cette intervention.
Désormais, on ne parlera plus d’« intervention controversée ». Mais bien de bavure policière. Saisie, en janvier 2004, par Nicole Borvo (sénatrice PCF) et Christophe Caresche (député de Paris), la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) s’est penchée sur l’histoire de ce réveillon familiale dans un bar parisien qui avait viré au cauchemar après lmusclée de la police (l’Humanité du 23 janvier 2004). Résultat : son avis, rendu le 6 octobre, appuie en partie la version du propriétaire de l’estaminet. Et fustige l’attitude des forces de l’ordre.
Que s’est-il passé cette nuit du 1er janvier ? Mohand Amiar, le patron du Bar des Postes de la rue Clignancourt (18e), avait organisé une petite fête privée dans son établissement. Rideau de fer baissé « aux trois quarts », des femmes, des enfants, des grands-parents. Juste la famille et quelques amis. Une trentaine de personnes en tout. Vers 3 heures du matin, la soirée dégénère. Des frères éméchés s’engueulent dans la rue. Deux policiers du commissariat d’en face interviennent. Mohand Amiar sort pour s’expliquer. Il est rabroué, puis jeté à terre. Les coups de matraque pleuvent et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC) arrivent immédiatement sur les lieux. C’est l’engrenage. Un policier vide une bombe lacrymogène à l’intérieur du bar en maintenant la porte fermée. Tout le monde à l’intérieur suffoque.
Les pompiers accourent. La grand-mère finit aux urgences. Une jeune femme a le ménisque fracturé par un coup de pied policier. Mohand Amiar et l’un de ses frères se retrouvent en garde à vue. Ils y resteront plus de quarante heures sans pouvoir appeler leur avocat. En comparution immédiate, ils écoperont finalement de deux mois de prison avec sursis pour « violences aggravées ». Avec fermeture administrative du bar pendant deux mois. Plus dramatique encore, un artiste suédois, lui aussi aspergé de gaz lacrymogène pendant la soirée, décédera quelques heures plus tard d’un arrêt cardiaque dans l’escalier de son domicile.
Aujourd’hui, la CNDS ne porte « aucune appréciation » sur la réalité des violences policières, les différentes poursuites judiciaires n’étant pas closes. Mais elle reconnaît implicitement ce dérapage ahurissant. La CNDS « tient pour établi qu’un ou plusieurs fonctionnaires de police (...) se sont livrés à une agression en projetant du gaz lacrymogène sur un groupe de personnes (...), parmi lesquelles se trouvaient des femmes, des enfants, et qui participaient de manière pacifique à une fête familiale ». Concernant l’identité des auteurs, « aucune recherche, constate la commission, n’a été effectuée par l’IGS à partir de l’enregistrement du trafic radio ou à partir de la comptabilité administrative » des bombes lacrymogènes affectées aux policiers.
La CNDS épingle aussi l’attitude de la hiérarchie policière. Le capitaine de police, témoin direct de ce gazage illégal, n’a pas pris la peine de prévenir le procureur de la République comme le Code de procédure pénale l’y oblige. Pis, les fonctionnaires de police présents n’ont pas pris la peine de porter secours aux personnes incommodées par le gaz. « Ils se sont empressés de rentrer dans le commissariat », déplore la commission, qui souligne qu’aucun policier n’a appelé les pompiers, prévenus par l’un des membres de la famille Amiar. Enfin, la CNDS se refuse à faire un lien direct entre le gazage et la mort de l’artiste suédois. Mais observe, cependant, « que la violence dont il a été victime n’a pu qu’aggraver le risque mortel auquel il était exposé ». Pour le moins.
Plusieurs enquêtes administratives sont réclamées par la CNDS qui a transmis son avis au procureur de la République.
Laurent Mouloud
Libellés : bavures, gaz lacrymogène, violences
vendredi 30 mars 2007
Un policier et une greffière mis en examen pour trafic de drogue
Ils ont été écroués, conformément aux réquisitions du parquet, a-t-on appris vendredi auprès de celui-ci.
Une perquisition effectuée chez la greffière dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en janvier 2007 avait permis de saisir 4,5 kg d'héroïne.
L'officier de police a admis avoir apporté la drogue chez la jeune femme, sa maîtresse, et avoir détourné des scellés de drogue qu'il était chargé de faire détruire. Il a précisé que les stupéfiants étaient destinés à approvisionner des informateurs.
La greffière a reconnu avoir reçu de son amant des sommes d'argent en espèces qu'elle faisait transiter sur son compte bancaire avant de les lui reverser.
L'officier de police, qui a été suspendu par sa hiérarchie mercredi, alors qu'il était en garde à vue, est également mis en examen pour abus de confiance par officier public. La greffière devra pour sa part répondre de blanchiment.
Un troisième homme a été mis en examen pour infraction à la législation sur les stupéfiants et écroué dans le cadre de ce dossier.
Libellés : abus de confiance, blanchiment, drogue, ripoux
mercredi 28 mars 2007
Un contrôle de billet tourne à l'affrontement entre police et jeunes gare du Nord à Paris
PARIS (AFP) - L'interpellation par des gendarmes d'un usager du métro circulant sans billet a dégénéré mardi à la gare du Nord en affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, qui ont duré plusieurs heures à partir de la fin de l'après-midi.
Peu avant minuit, par une série de charges et à grand renfort de gaz lacrymogène, la police a fait évacuer la centaine de jeunes qui leur avait fait face, dans le sous-sol de la gare et dans la station de métro attenante, toute la fin d'après-midi et la soirée.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin dans et autour de la gare du Nord quand les forces de l'ordre ont fini par disperser le dernier noyau de manifestants, qui ont joué pendant un temps au chat et à la souris avec elles dans les rues autour de la gare.
Selon la préfecture de police, neuf personnes ont été interpellées, dont l'usager sans billet, un homme de 33 ans accusé d'avoir frappé les agents de la RATP qui l'avaient vu sauter un portique et avaient tenté de le contrôler.
Il avait été rapidement maîtrisé par une patrouille de gendarmes passant non loin de là. Mais quelques dizaines de témoins, parmi lesquels de nombreux jeunes, ont estimé que l'interpellation avait été trop brutale et ont commencé à se masser devant le local de la RATP dans lequel le suspect avait été dans un premier temps retenu, avant d'être évacué vers un commissariat.
Des renforts de policiers et de gendarmes sont rapidement intervenus. Sous le regards de centaines de témoins et d'usagers du métro coincés sur place, une foule de plus en plus hostile, vite motivée par la présence de caméras de télévision, a commencé à jeter des projectiles (surtout des bouteilles de soda en plastique et des fruits) sur les forces de l'ordre.
Les policiers ont répondu par de courtes charges et des jets de gaz lacrymogène, dont les effluves se sont répandues dans les couloir et dans la gare, faisant tousser et pleurer tous les gens alentour.
Certain jeunes, armés de caddys ou de poteaux métalliques utilisés dans le métro pour délimiter les files d'attente, avaient tenté de casser des vitrines de commerces, des distributeurs automatiques de boissons et de friandises, des panneaux d'affichage et des vitres de séparation.
Un début d'incendie a été allumé dans un stand d'accueil de la RATP, mais a été rapidement maitrisé par les pompiers.
Dans la station, le rideau de fer d'une boutique a été tordu, dans une tentative de l'ouvrir, mais les lieux ont été vite gardés par un cordon de police. Un marchand de téléphones portables a toutefois assuré qu'il avait l'intention de passer la nuit, par précaution, dans sa boutique.
Aux cris de "Sarkozy, enc...!", "Police partout, justice nulle part!" ou "A bas l'Etat, les flics et les patrons !", les jeunes émeutiers avaient insulté policiers et gendarmes, dont certains en tenue anti-émeute.
"Comme par hasard, Sarkozy s'en va et le lendemain il se passe çà", a lancé une adolescente noire, qui a refusé de révéler son identité.
Dans un communiqué publié dans la soirée, le porte-parole du PS Julien Dray a estimé ces affrontements "illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population".
"Les conditions d'un rapport serein et de confiance entre la police et la population doivent être rétablies de toute urgence", a-t-il ajouté.
Les rames de métro des lignes 4 et 5, qui ne s'étaient pas arrêtées à la gare du Nord à partir du début des incidents, marquaient à nouveau l'arrêt en fin de soirée, a-t-on constaté.
Libellés : abus, gaz lacrymogène, passage à tabac, sans-papiers, violences
samedi 24 mars 2007
Sans-papiers: une directrice d'école en garde à vue sept heures à Paris
A la suite de ce tollé, le ministère de l'Intérieur a annoncé avoir écrit aux préfets pour leur "rappeler" que "l'exécution des mesures d'éloignement d'étrangers en situation irrégulière ne doit en aucun cas donner lieu à des interpellations (...) de police ou de gendarmerie dans l'enceinte ou à proximité immédiate d'un établissement scolaire".
Convoquée vers 09h00 pour témoigner au commissariat du XIXe, Valérie Boukobza, a été placée en garde à vue pour "outrage et dégradation de biens public en réunion" avant d'être relâchée.
Avec deux autres personnes, elle avait été appelée à témoigner sur les incidents qui avaient opposé, mardi, des policiers à des parents d'élèves qui tentaient d'empêcher l'interpellation du grand-père chinois, en situation irrégulière, d'un enfant scolarisé dans la maternelle de la rue Rampal.
Peu avant 16h00, le parquet de Paris a ordonné la remise en liberté des trois personnes, précisant que "les suites à donner seront décidées ultérieurement en fonction des résultats des investigations à venir".
Selon Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l'enseignement, la directrice aurait "essayé de protéger les enfants" et la police lui reprocherait d'avoir "tapé sur une voiture de police".
La préfecture de police a fait savoir, à propos des incidents de mardi, que "des personnes ont fait obstruction (...). Un policier a été blessé et aspergé d'un liquide irritant".
L'annonce de la garde à vue a aussitôt suscité des réactions d'indignation dans le monde éducatif et les milieux de gauche.
"Jamais on n'avait atteint un tel niveau. Déjà du gaz lacrymogène à l'entrée d'une école mais en plus, une tentative d'intimidation manifeste!", a lancé Gérard Aschieri.
Le PS avait exigé la remise en liberté de la directrice, demandant que "toute la lumière soit faite", mais les protestations sont venues également des autres candidats de gauche à la présidentielle.
Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller, Dominique Voynet, tous s'en sont pris à Nicolas Sarkozy.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a écrit au Premier ministre de Villepin, jugeant "inacceptable d'organiser des formes +d'embuscades+ près des établissements scolaires".
François Bayrou, candidat de l'UDF, a aussi estimé que "dans cette affaire, on a franchi des limites".
Le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) a dénoncé "une tentative d'intimidation intolérable à l'égard d'une enseignante qui, d'après plusieurs témoins, n'a fait que tenter de protéger ses élèves".
De nombreux enseignants avaient répondu à la mi-journée à l'appel du Réseau Education sans frontières (RESF) à se rassembler devant le commissariat où la directrice était placée en garde à vue.
Selon les témoins, mardi les policiers "n'ont pas hésité à utiliser la violence physique et à asperger la rue de gaz lacrymogène pour disperser les parents qui s'opposaient à l'interpellation".
Le grand-père chinois, emmené mardi au commissariat du IIe arrondissement, a été relâché mercredi, a précisé RESF.
Libellés : enfants, gaz lacrymogène, maternelle, sans-papiers, violences
Bavures policières filmées : suspensions en série...
France 2 a, suite à cette décision, diffusé lors de son JT de 20 heures les images de deux incidents.
On y voit un jeune homme - qui d'après un témoin venait d'être relaché du commissariat et avait trouvé comme distraction...immédiate le lancer de canettes sur les vitres du bâtiment - rattrapé par un policier et plaqué. Des renforts arrivent et on voit nettement deux policiers donner des coups à l'homme à terre...
Les deux fonctionnaires qui ont porté les coups et les six autres qui ont assisté aux faits ont été suspendus et placés en garde à vue dans les locaux de l'Inspection général des services .
Seconde affaire, filmée il y aquelques jours par une télé allemande : l'arrestation de deux jeunes en banlieue parisienne.
On y voit deux policiers interpeller deux jeunes, menottés, les mains dans le dos, et le visage flouté. L'un d'entre eux maintient un des jeunes, assis, en le montrant à la caméra, et lance: "Regarde la France d'aujourd'hui. Regarde ça. C'est pas beau ça?".
Le jeune insulte la journaliste: "Tu respectes la journaliste!", lui lance le fonctionnaire en lui portant deux gifles.
Violation de la déontologie, l'accusé ne pouvant se défendre. Là aussi, le policier devrait être suspendu.
Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a affirmé sur France 2 dans l'émission d'Arlette Chabot qu'il n'accepterait "aucun débordement des forces de l'ordre".
Lois répressives, bavures en série: Une vision policière de la société
Sous couvert de lutte contre l’insécurité, l’Etat français multiplie lois et décrets généralisant le contrôle social à des catégories de la population toujours plus nombreuses. Ainsi, les pouvoirs de la police s’élargissent en même temps que ses missions de surveillance. Une telle inflation répressive, qui dépasse les moyens et les compétences des forces de sécurité, les conduit à se décharger sur d’autres institutions sociales. Au même moment, les bavures qu’alimentent les discours musclés du ministre de l’intérieur - symbolisées par les deux clandestins expulsés morts à Roissy - contribuent à radicaliser le discours « anti-flics » des jeunes
Par Laurent Bonelli
Des « sauvageons » de M. Jean-Pierre Chevènement aux « zones de non-droit livrées à l’économie souterraine et à la loi des bandes » de M. Nicolas Sarkozy, les banlieues françaises et une partie de leurs habitants semblent être devenues la principale menace pour la société française.
Dans les différents médias, des experts autoproclamés en sécurité prophétisent, sur fond de courbes exponentielles de la délinquance, l’avènement du règne de délinquants toujours plus jeunes, plus récidivistes et plus violents. Les différents partis politiques, toutes tendances confondues avec des nuances dans le ton joignent leurs voix à celles des journalistes et des « experts » pour entonner le couplet sur la « demande de sécurité » de leurs électeurs, et réclamer plus de policiers, fussent-ils municipaux. Depuis cinq ans, la sécurité urbaine est devenue l’une des principales priorités des différents gouvernements, qui, de la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ) à la loi d’orientation et de programmation sur la sécurité intérieure (LOPSI), y consacrent des moyens importants, matériels et législatifs.
Pour comprendre cette extraordinaire inflation de la sécurité, il faut s’interroger sur les transformations des quartiers populaires en France, de la « violence » qu’on peut y observer et de ses modes de traitement.
D’abord, sous l’effet des politiques néolibérales en matière de logement promues durant les années 1970 (aide à la pierre), les couches les plus favorisées de ces quartiers ont pu accéder à la propriété et les ont progressivement désertés. A la même époque, les restructurations industrielles ont frappé très durement l’emploi non qualifié qui occupait la majorité des habitants de ces zones. Ce double phénomène de paupérisation et de concentration de la précarité va avoir des effets importants auxquels les populations les plus jeunes vont donner une dimension très visible.
L’errance dans l’espace public propre à ces adolescents, qui se traduisait par une série de comportements « déviants » (violences verbales et physiques, petits vols, dégradations, etc.), n’est pas nouvelle (loubards, blousons noirs, etc.). Toutefois, elle prenait rapidement fin par l’intégration dans les fractions les plus déqualifiées du prolétariat industriel. Et loin de s’opposer à la culture de l’atelier, les valeurs dont ces jeunes étaient porteurs (virilité, violence, anti-autoritarisme, etc.) y trouvaient un réceptacle favorable. Il suffit de penser à la virilité des ateliers, à la lutte contre le « petit chef », le contremaître. Ces valeurs nourrissaient même parfois l’action syndicale et politique. Au fil des années, l’intégration professionnelle s’accompagnait du passage à un mode de vie plus « conforme » aux normes sociales dominantes.
Actuellement, ces mêmes jeunes ne peuvent plus s’insérer dans un monde qui décline largement, pas plus qu’ils ne peuvent occuper les nouveaux emplois sous-qualifiés auxquels leur absence de qualification les voue objectivement. En effet, ceux-ci se développent exclusivement dans les services, qui imposent des formes de civilité et de comportements « normalisés » (docilité, politesse, voire déférence) qui s’opposent aux valeurs de la rue.
Dans le même temps, la massification de l’enseignement en France a prolongé dans le système scolaire des adolescents qui en auraient été exclus, les amenant pour un temps à nourrir des espoirs d’ascension sociale qui les éloignent encore du monde ouvrier de leurs parents (1). Espoirs rapidement déçus d’ailleurs puisque l’école ne leur ouvre qu’un avenir au rabais, qui sape largement les fondements de l’autorité des enseignants (2).
Les « inutiles au monde »
Exclus du monde scolaire et du monde professionnel, ces adolescents, garçons pour l’immense majorité, sont ce que Robert Castel appelle des « désaffiliés », ces « inutiles au monde, qui y séjournent sans vraiment y appartenir. Ils occupent une position de surnuméraires, en situation de flottaison dans une sorte de no man’s land social, non intégrés et sans doute inintégrables. (...) Ils ne sont pas branchés sur les circuits d’échanges productifs, ils ont raté le train de la modernisation et restent sur le quai avec très peu de bagages. Dès lors, ils peuvent faire l’objet d’attentions et susciter de l’inquiétude, car ils posent problème (3) ».
Problèmes à l’école, donc, mais aussi dans les quartiers, dans les structures socioculturelles auxquelles ils ne participent pas mais qu’ils perturbent, dans les halls d’immeuble qu’ils transforment en lieux visibles d’une sociabilité spécifique, etc.
Les difficultés réelles des différentes institutions (écoles, bailleurs sociaux, transporteurs publics, élus locaux, etc.) confrontées à ces populations et à leurs comportements se sont traduites par une augmentation multilatérale des demandes de résolution policière.
Or les réponses que peut apporter la police restent ambivalentes. Les missions de « pacification sociale » n’intéressent pas beaucoup les policiers, qui placent au sommet de l’échelle le travail judiciaire voire le renseignement. La police est en effet une institution qui se caractérise peut-être plus que d’autres par le choix de ses missions et la manière dont elle va les exercer. Cette latitude d’action n’est pas forcément en phase avec les sollicitations extérieures. La question des groupes d’adolescents qui stationnent dans les halls d’immeuble est de ce point de vue intéressante, puisqu’elle est le point de convergence de nombreuses plaintes, tant de la part de particuliers que d’agents institutionnels.
Ce décalage entre des demandes d’intervention relativement anodines mais répétées et la poursuite des délits limite l’enthousiasme des policiers pour intervenir. En effet, les demandes de régulation des petits désordres excèdent largement les capacités de la police et son savoir-faire (ou son savoir-être). Cette intervention solitaire de la police, qui se réduit souvent à une répression sans délits, un contrôle sans infractions, reste très difficile. Un chef de police résumait ainsi l’action de ses brigades anticriminalité (BAC) dans les halls d’immeuble : « S’ils trouvent quelque chose, arme, shit ou autre, ils interpellent, mais sinon, ils se contentent de contrôles d’identité et les font partir en leur expliquant qu’ils font chier tout le monde. »
Dans tous les cas de figure, ces missions restent peu gratifiantes et leur répétition instaure un fort climat de défiance entre les forces de l’ordre et les groupes qu’elles contrôlent. Elles radicalisent et durcissent les positions de chacun, ce qui se traduit d’un côté par la multiplication des violences policières illégitimes observées ces derniers mois, à Poissy, Châtenay-Malabry, Saint-Denis, Dammarie-lès-Lys (4), etc., et de l’autre par l’augmentation des outrages, voire des rébellions. Ces deux délits devenant d’ailleurs le plus souvent le seul chef d’inculpation dans ces situations (5). Comme le soulignait un magistrat : « On se rend compte que c’est le contrôle d’identité lui-même (...) qui provoque l’apparition des délits. Au départ, on a une personne qui n’a rien fait, qui ne devait pas être contrôlée et qui au bout du compte se retrouve poursuivie par la justice pour un délit qui est provoqué directement par le contrôle lui-même. »
L’autorité judiciaire est de la sorte enrôlée dans une logique d’ordre public et sommée de prolonger l’action de la police par des sanctions. On assiste à une extension massive de la sphère pénale à des comportements qui n’étaient jusque-là pas poursuivis par la justice, de même qu’à un durcissement des peines prononcées pour les petits délits.
Pour autant, cette augmentation du nombre d’outrages et le durcissement des relations entre « jeunes » et police ne résout pas la question initiale, celle des petites nuisances, qui avait déclenché ce type d’interventions.
Les policiers confrontés au quotidien à ce type de contradictions sont alors d’autant plus portés à solliciter les structures « partenariales », comme les contrats locaux de sécurité (CLS), qu’ils ont pratiquement et symboliquement tout à y gagner. En effet, engager d’autres agents sociaux dans le contrôle et la normalisation de ces comportements déviants est l’une des solutions les moins coûteuses et les plus efficaces pour répondre à des troubles qu’ils sont incapables de résoudre, pour des raisons tant internes (priorités policières, « inversion hiérarchique ») que liées à leurs prérogatives (nécessité de constater un délit, déplacement des problèmes, de quelques mètres parfois en cas d’opérations intensives de police).
C’est ainsi qu’on assiste à un travail d’enrôlement policier des autres institutions, soit direct dans le cas des bailleurs sociaux, des transporteurs publics, voire des municipalités, qui développent leurs propres forces de sécurité ; soit indirect, pour l’école, les ANPE, les missions locales d’insertion, etc., sommés de fournir des informations sur les adolescents qu’ils suivent ou côtoient. Cette collaboration repose sur le décloisonnement de l’information entre « partenaires » et l’échange de données personnelles précises sur des individus, les fratries ou les familles qui « posent problème » localement.
Mais cet échange reste inégalitaire, puisque la police en conserve très largement la direction. Conséquence directe de cette domination, les logiques policières même si elles suscitent parfois des résistances - tendent à devenir le prisme pertinent d’appréhension de certaines populations. Ce qui faisait dire non sans humour à un adolescent régulièrement confronté à la police : « Maintenant, la BAC [brigade anticriminalité], quand elle nous tape dessus, elle nous appelle par notre prénom. »
Ce mouvement confère aux policiers une position centrale qu’ils n’avaient sans doute jamais connue auparavant. La prégnance de leurs analyses - non dépourvues d’intérêts partisans et/ou corporatistes - oriente largement les formes des réponses qui vont être apportées. Sous certains aspects, on assiste à une reformulation policière de la question sociale, et particulièrement de la question de la « désaffiliation ». La vision strictement policière de ces problèmes trouve son origine dans les orientations politiques et idéologiques qu’on observe en France depuis quelques années. Alors que les gouvernements successifs n’ont eu en définitive que peu de prise sur les transformations du monde du travail, la relégation spatiale et les désordres urbains qui en ont résulté (6), ils vont essayer de réaffirmer leur pouvoir de gouverner par une gestion policière et judiciaire de ces désordres.
C’est là un tournant important, à gauche notamment, puisqu’on est passé en vingt ans d’une approche globale des problèmes (développement social des quartiers, amélioration du bâti et prévention de la délinquance), c’est-à-dire de l’idée qu’ils avaient des causes sociales, à l’idée de responsabilité individuelle du délinquant et de choix rationnel. Cette importation dans l’analyse de la déviance des théories économiques néolibérales d’Homo economicus présuppose qu’il suffirait d’en renchérir le coût, en augmentant la répression policière et les peines encourues devant la justice, pour la faire diminuer, ou disparaître.
Si ces conceptions sont politiquement très fonctionnelles, particulièrement en période électorale, elles posent problème à moyen et à long terme. La police n’a en effet pas les moyens de juguler la petite délinquance, qui constitue bien souvent, avec le travail au noir et de brèves périodes d’intérim, l’un des seuls modes de (sur)vie de petits groupes exclus durablement du circuit des échanges productifs. En ce sens, il n’est pas certain que les actions spectaculaires des groupements d’intervention régionaux (GIR), la dotation en policiers de proximité de flashballs, et de gilets pare-balles résoudront à terme les questions d’exclusion économique et sociale, de qualification professionnelle et de discrimination à l’embauche. Mais est-ce bien le but ?
Libellés : insecurite, violences
lundi 12 mars 2007
La France vote NON au journalisme citoyen
Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.
Le Conseil constitutionel l'a décidé. La vidéo citoyenne est dorénavant interdite sur les blogs francais. Récit d'une initiative sarkozienne...
On se souvient tous des images de ce jeune Américain noir, Rodney Kind, passé à tabac par des "policemen" la nuit du 03 Mars 1991, à Los Angeles.
La scène, filmée par la caméra amateur de George Holliday qui était présent sur les lieux la nuit de la rixe, avait mis l'Amérique en état de choc (vidéo en bas de page).
Sur la version anglaise d'AgoraVox, un article consacré à une décision toute récente du Conseil constitutionnel français fait lentement ricaner journalistes et bloggers citoyens anglais et américains, qui font de cette décision, leurs choux gras.
En effet, Anglais et Américains s'amusent d'une étonnante décision prise par les politiques du pays des droits de l'homme et de la liberté d'expression.
Et il y a franchement de quoi, car il y a quelques jours, le Conseil constitutionnel est parvenu à interdire les vidéos d'information dites "violentes". Adieu donc toute tentative de diffusion d'actes "violents", même si la démarche a pour vocation de révéler publiquement des dérives que nous serions - ne le souhaitons pas - amenés à filmer.
Fini donc les vidéos de bavures, fini les images prises sur le vif de jeunes gens qui brûlent et détruisent des automobiles, fini encore la diffusion d'images de manifestions contre le G8. Fini. Terminé. Basta. Ce qu'on ne montrera pas n'existera pas.
La loi, à l'initiative du ministre en campagne, Nicolas Sarkozy, semble, en tout état de cause, étonner nos voisins étrangers, peu habitués - à part la Chine - à de telles interdictions.
Les confrères américains ne manquent pas d'ironiser. En effet, il est bon de savoir que si George Holliday filmait et diffusait, aujourd'hui, en France, la vidéo qu'il a réalisée à Los Angeles en 1991, il serait succeptible d'être condamné à de la prison ferme.
La nouvelle consigne pour diffuser une vidéo de ce type sera de parvenir à obtenir l'aval d'une autorité professionelle des médias. Il semble, effectivement, que ce type de témoignages vidéographiques soit soumis à l'acceptation d'une autorité "reconnue".
L'Etat propose, dans un futur proche, de fournir une sorte de licence aux quotidiens reconnus. Seuls les journalistes professionnels seraient désormais habilités à passer de telles images.
Info pratique : toute diffusion non autorisée d'une vidéo à caractère violent est passible d'une condamnation de 75.000 euros d'amende et d'un emprisonnement de cinq ans.
Ironie de l'actualité. On fêtait, le jour de la décision du cCnseil constitutionnel, le seizième anniversaire du passage à tabac de Rodney Kind.
Est-ce le début de la fin pour les blogs médias francophones ? Affaire à suivre.
Libellés : conseil constitutionnel, interdiction, journalistes, video
jeudi 8 mars 2007
Police: Les bavures à la hausse
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) remet son rapport annuel sur les bavures qui lui sont signalées. En 2006, elle a traité 140 dossiers, soit un bond de 25% par rapport à 2005
Un réfugié politique algérien plaqué au sol, menotté, puis déshabillé dans le couloir d'un commissariat parisien à la suite d'un contrôle d'identité. Une manifestante libertaire, traînée à terre, puis immobilisée par deux décharges de pistolet à impulsion électrique, à Lyon (Rhône). Un détenu de la centrale de Moulins (Allier) maintenu au quartier disciplinaire malgré trois certificats médicaux de contre-indications…
Comme chaque année, depuis six ans, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) enquête sur les "bavures" présumées qui lui sont signalées par les parlementaires. Cette autorité administrative indépendante remet cette semaine son rapport 2006 au président de la République et au Parlement.
Bavures pénitentiaires
En 2006, elle a traité 140 dossiers, soit un bond de 25% par rapport à 2005. La majorité des dérives constatées concernent des fonctionnaires de police (62% des affaires). Ces incidents, de gravité inégale, éclatent souvent lors d'interventions banales: vérification d'identité, contrôle routier, ou dispute familiale.
La CNDS note aussi une nette hausse des dossiers impliquant les personnels pénitentiaires (16% des cas). Elle pointe ainsi de graves "dérives individuelles" au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise), dont les nouveaux bâtiments ont été inaugurés en 2004. Jusqu'à présent, cet établissement passait pour une prison modèle.
Libellés : CNDS, deontologie, rapport, securite
Nouveau rapport sévère sur les "bavures" policières
Dans ce document, publié jeudi, cette instance administrative indépendante créée en 2000 annonce avoir transmis sept affaires aux parquets pour des poursuites pénales contre des policiers, et quinze au ministère de l'Intérieur pour des poursuites disciplinaires.
La publication du précédent rapport annuel en avril 2006 avait donné lieu à une passe d'armes entre le président de la CNDS, Pierre Truche, et le ministère de l'Intérieur et les syndicats de police.
Pierre Truche, dont le mandat arrivait à échéance, a été remplacé cette année par Philippe Léger, un autre magistrat, nommé par Jacques Chirac. Un amendement de la loi "prévention de la délinquance", texte présenté par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a prévu de plus la désignation auprès de la CNDS par le Premier ministre d'un "commissaire du gouvernement".
En 2006, les saisines de la CNDS ont augmenté de 25% par rapport à 2005 avec 140 dossiers enregistrés, contre 108 dossiers en 2005, 97 en 2004, 70 en 2003, 40 en 2002, dit le rapport. La majorité des plaintes émises en 2006 concerne l'action de la police nationale (62 %).
La commission relate plusieurs cas d'abus policiers. Un réfugié politique algérien, arrêté après un contrôle d'identité en raison d'une rébellion et conduit au commissariat des Halles à Paris, "a été fouillé, totalement déshabillé, dans un couloir et (...) a ressenti un profond sentiment d'humiliation, qui ne faisait que décupler celui d'injustice face à un contrôle qu'il estimait déjà illégal", souligne-t-elle.
La CNDS recommande au ministère de l'Intérieur d'instaurer par circulaire l'obligation pour l'officier de police d'exposer dans un procès-verbal les motifs de la fouille à corps.
La commission relève que les policiers ont tendance à menotter des personnes dans des circonstances où cette procédure ne s'impose pas, ou même alors qu'elle est illégale. Elle rappelle "que l'usage de la coercition implique nécessairement, selon la jurisprudence en vigueur, le placement en garde à vue".
La commission relate plusieurs cas de violences "illégitimes", notamment une affaire à Strasbourg où un mineur de 17 ans "a reçu un coup au visage qui lui a occasionné une perforation du tympan alors que, d'après le policier, il n'avait fait aucun geste d'agression".
"Il a par ailleurs été insulté, retenu dans un véhicule de police sans cadre légal ni information au procureur. Il a été menotté d'abord à un grillage, puis jusqu'à son domicile pour vérifier son identité, sans qu'il ne présente un quelconque danger ni pour lui-même, ni pour les policiers, aux dires mêmes de ces derniers", raconte le rapport.
Libellés : CNDS, deontologie, rapport, securite