vendredi 15 février 2008

La policière aimait la voyance

PARIS - Une femme officier de police judiciaire (OPJ) parisien, soupçonnée d'avoir consulté des sites de voyance avec des numéros de cartes bancaires de personnes gardées à vue, a été mise en examen vendredi pour "escroquerie" et laissée en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette femme, OPJ dans le Ve arrondissement de Paris, est soupçonnée d'avoir relevé le numéro de carte bancaire de personnes gardées à vue puis de les avoir utilisés pour consulter des sites de voyance sur Internet ou par téléphone. Le préjudice est estimé à 30.000 euros, a-t-on ajouté de même source.

Ce policier, dont ni l'âge ni le grade n'ont été précisé, a été mis à pied. Une enquête de l'Inspection générale des services (IGS) avait été diligentée.

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samedi 9 février 2008

Propos racistes: information judiciaire contre 5 personnes dont 3 policiers

AMIENS (AFP) - Une information judiciaire pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte samedi à l'encontre des cinq personnes, dont trois policiers, soupçonnées d'avoir proféré des propos antisémites dans la nuit du 1er au 2 février dans un bar d'Amiens, a-t-on appris de source judiciaire.

Dans le pub amiénois "My Goodness", les membres du groupe, présentés samedi à un juge d'instruction, auraient crié "Mort aux Juifs" et dit: "il faut rouvrir les fours crématoires", a expliqué à l'AFP le procureur adjoint de la République d'Amiens, Philippe Petitprez.

Ils auraient également réalisé à plusieurs reprises des saluts hitlériens et crié "Sieg heil" et "Heil Hitler".

Un des policiers, brigadier-chef à la brigade anti-criminalité (BAC) d'Amiens, se voit également reprocher d'avoir tenu des propos xénophobes, à savoir qu'il "refus(ait) de laisser son pays colonisé par les bougnoules ou les négros", a précisé le parquet.

Une information judiciaire a également été ouverte pour "actes d'intimidation envers une victime" contre deux suspects, le brigadier-chef et un gérant de société commercialisant des viandes, qui sont soupçonnés d'avoir exercé des menaces sur le gérant de l'établissement.

Le parquet a requis le placement sous contrôle judiciaire des cinq personnes. Pour la provocation à la haine raciale, qui fait encourir une peine d'emprisonnement d'un an, "la détention provisoire n'est pas possible", a expliqué M. Petitprez.

Pour le deuxième chef, "elle l'est théoriquement, mais hormis le trouble à l'ordre public, on n'a pas vraiment de critères permettant de demander la détention. Or le trouble à l'ordre public n'est plus un critère de détention provisoire depuis l'année dernière en matière correctionnelle", a-t-il poursuivi.

"Tous reconnaissent peu ou prou avoir levé leurs verres en prononçant des mots tels que +Heil Hitler+ ou +Sieg Heil+" et d'avoir fait des "saluts hitlériens" mais "personne ne reconnaît avoir tenu les propos antisémites, notamment les plus violents, comme +Mort aux Juifs+", a déclaré M. Petitprez.

"Nous disposons par contre de témoignages de plusieurs personnes qui nous paraissent extrêmement fiables", a-t-il ajouté.

"Les actes d'intimidation sont (aussi) contestés", a noté le procureur adjoint, en soulignant que "cette accusation repose essentiellement sur les dires du gérant du bar".

M. Petitprez a précisé qu'"aucun n'(avait) revendiqué une appartenance à un mouvement néo-nazi".

Selon des sources proches de l'enquête, le brigadier-chef, âgé de 39 ans, a fait des campagnes pour le Front national et sa femme est conseillère régionale de Picardie sous cette étiquette. Il est également syndiqué à la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), syndicat minoritaire d'extrême droite.

Les autres suspects sont deux policiers âgés de 30 et 37 ans, un boucher de 40 ans et un gérant de société de commerce de viande de 41 ans.

Le boucher, qui a "refusé de s'alimenter" depuis deux jours, a fait un léger malaise et un médecin du Samu s'est rendu au tribunal samedi après-midi pour l'examiner, a précisé M. Petitprez.

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vendredi 8 février 2008

Cinq personnes dont trois policiers d'Amiens en garde à vue pour des propos racistes

AMIENS (AFP) - Cinq personnes, dont trois policiers de la brigade anticriminalité d'Amiens, étaient en garde à vue vendredi à la suite des propos et actes antisémites qu'elles auraient tenus dans un bar d'Amiens dans la nuit du 1er au 2 février, a-t-on appris auprès du procureur d'Amiens.

Les trois policiers ont été suspendus, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué jeudi soir.

Selon le site internet du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), cinq personnes, dont trois policiers en civil, ont fait irruption dans un pub, "le Goodness", à Amiens aux cris de "sieg heil" avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de plusieurs saluts hitlériens.

Ces faits ont été confirmés jeudi par le ministère de l'Intérieur, ainsi que par l'avocat du patron du bar, Hubert Delarue, interrogé par l'AFP.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables", dans un communiqué publié par son cabinet. "Le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police et son action quotidienne contre toutes les formes de discriminations", relève Mme Alliot-Marie. A la demande de la ministre, ces trois policiers, qui se réclamaient en outre du "White Power", ont fait "l'objet d'une suspension administrative immédiate".

Une enquête disciplinaire est engagée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices), parallèlement à celle établie dans un cadre judiciaire pour provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité. Selon le Courrier Picard, dans son édition à paraître vendredi, l'un des policiers aurait déjà été placé en garde à vue.

Le ministère de l'Intérieur avait été avisé des faits par le BNVCA qui lui a communiqué les numéros d'immatriculation des véhicules utilisés par les cinq hommes, transmis par le gérant de l'établissement.

Par ailleurs, le patron du bar a porté plainte jeudi pour "menaces sous conditions", a-t-on appris auprès de son avocat, affirmant que les policiers l'auraient menacé de représailles si cette affaire s'ébruitait, et notamment de faire fermer son établissement.

Il a été entendu jeudi à la mi-journée par la police, qui a réagi rapidement et avec le plus grand sérieux, toujours selon maître Delarue. Selon le patron du bar, le groupe était passablement "énervé" lors de son arrivée dans l'établissement et s'est "lancé dans des diatribes verbales accompagnées de gestes en rapport", a expliqué maître Delarue. "Ils ont tenu des propos racistes, antisémites et xénophobes", a-t-il précisé.

"Un employé leur a demandé d'arrêter ou de quitter le bar, ce qui manifestement ne les a pas freinés. Le patron leur a demandé à son tour. Et ils ont fini par partir, tout en le menaçant de représailles si la chose s'ébruitait", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait à la fois de menaces "le concernant mais aussi en rapport avec son activité professionnelle".

Selon l'avocat, son client a immédiatement eu l'intention de porter plainte, tout en "n'étant pas insensible aux menaces". "Cinq jours après, il reste extrêmement choqué", a-t-il ajouté. Les témoignages de plusieurs clients du bar, "scandalisés et horrifiés" par la scène à laquelle ils ont assistée, ont été recueillis par le patron et transmis à la police, a indiqué maître Delarue.

De plus, deux employés du bar d'origine africaine auraient également été "pris à partie" par les policiers, toujours selon l'avocat.

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